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« Avenir des palmiers : une situation ubuesque »

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Votre article Inscrire un fleurissement évolutif dans un cadre historique fort ! (le Lien horticole n° 957 du 27 janvier 2016), et particulièrement l'encadré consacré à la gestion des palmiers par la ville de Nîmes (30), a attiré toute mon attention. Il est évident qu'en l'état actuel de la recherche, considérant par ailleurs que nous ne détenons pas de phéromones sexuelles ou d'agrégation pour organiser un piégeage massif du papillon Paysandisia archon, la suppression, à la fin de cette année, de tout produit phytosanitaire en ville (y compris donc, en l'état actuel de la réglementation (*), le Spinosad et l'Ostrinil), doit en toute logique conduire les mairies à tout arrêter car il est inutile d'utiliser des produits bio chers (nématodes) qui sont inopérants pendant plusieurs mois, et, de toutes façons, moins efficaces au fur et à mesure que l'infestation s'installe. Il faudrait procéder, sauf à vouloir bercer d'illusions ses concitoyens, à des abattages systématiques de ce qui reste encore de palmiers dans nos villes.

On vivrait une situation ubuesque où, pour un ravageur, le charançon Rhychophorus ferrugineus (CRP), soumis à la lutte obligatoire, aucune contrainte des nouvelles dispositions de la loi sur la transition énergétique n'est opposable, et pour l'autre ravageur le Paysandisia archon, le dispositif de lutte est très affaibli. Quand on sait enfin que le papillon, contrairement au CRP, s'attaque à quasiment tous les palmiers, et que l'inverse n'est pas vrai, il est impossible de faire la confusion de traitements. La messe est dite !

La seule issue, c'est d'obtenir de l'administration que la lutte contre le papillon devienne obligatoire. Ce problème a été débattu au comité de pilotage « ravageurs » de la région Paca et, malgré les réticences de ceux qui se désolent des résultats de lutte obligatoire contre le charançon, un consensus semble se dégager pour demander une extension de la quarantaine au Paysandisia...

PAR HERVÉ PIÉTRA, PRÉSIDENT DE L'ASSOCIATION « SAUVONS NOS PALMIERS »

(*) L'arrêté du 15 décembre 2014 relatif à la liste des dangers sanitaires de première et deuxième catégories pour les espèces végétales classe en danger sanitaire 1 : le chancre coloré du platane, le Fusarium du pin, les capricornes asiatiques, la bactérie Xylella fastidiosa, le charançon rouge du palmier, le nématode du pin, etc., et en danger sanitaire 2 : le cynips du châtaignier, le papillon palmivore argentin, le feu bactérien... Il faudra donc obtenir un changement de classification pour préserver la lutte. Nous suggérons une question de parlementaires pour faire avancer le sujet, à moins qu'un comité de pilotage se saisisse de la question.

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